Ma chambre |
Il est une chose de se trouver dans un pays pour s'y balader, vagadondant d'un lieu à l'autre, s'émerveillant des milles trésors créés par la nature et des générations d'hommes, découvrant de manière parfois violente d'autres manières de vivre. Menant une vie de nomade, suivant le sens du vent et de ses envies. Puis tout s'arrête. Le sac est posé dans une vaste pièce vide. Il en est une autre, fort différente, que de s'apprêter à rester trois mois dans un orphelinat d'une ville d'amazonie péruvienne.
Cela fait une semaine que j'ai pris mes quartiers au Principito. L'orphelinat se trouve en péripherie de la ville de Puerto Maldonado, proche de la jeune université ouverte depuis cinq années, au bord d'un chemin de terre qui se charge de boue à la moindre pluie. Ainsi, je me trouve à l'abris du vacarme incessant et assourdissant des motos et autres motocaros qui arpentent inlassablement les rues perpendiculaires de la ville.
Une vingtaine d'enfants sont accueillis au Principito, j'aurai l'occasion de vous les présenter plus longuement dans les jours à venir. Amalia, la directrice, vit sur place avec son époux, sa fille adoptive et sa petite fille de deux ans. Clorinda, l'autre personne avec qui je travaille, vient d'un village proche de Juliaca, principale ville aux alentours du lac titicaca. Elle habite aussi sur place avec son fils.
Tout le monde, adultes comme enfants, vit, travaille, mange et dort sur place. Cela crée une drôle d'ambiance qui n'est pas sans me rappeler les colonies de vacances. Certainement que le climat y est pour quelques choses, sentiment d'été infini où la chaleur ralentie toute action, laissant planer un sentiment d'ennui infini. Ici la vie semble figée dans un présent éternel, captivée par les tâches quotidiennes. Personne n'apparaît s'embarrasser d'un pressant futur ni d'une dérangeante histoire.
Petit à petit je prends mes marques et trouve mes repères...
Au plaisir!